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lundi 3 avril 2017

Télésurveillance : un marché à deux vitesses


Photo Viappy/Fotolia.com
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Alors que le segment des clients professionnels – déjà très mature – enregistre une croissance ralentie, celui des particuliers reste extrêmement dynamique. Ces tendances vont perdurer dans chacune de ces deux catégories de clients.

À noter
Sur ce marché, la nouveauté réside dans la télévidéosurveillance qui permet le contrôle à distance des entrées et sorties, des rondes et des levées de doute vidéo.
Les ménages français sont en train de se convertir massivement à la télésurveillance, stimulés par un nombre toujours élevé de cambriolages et par les menaces terroristes persistantes qui diffusent un sentiment d’insécurité pérenne. Le rythme de croissance sur le segment des particuliers est d’environ 7,5 % par an depuis 2015, en nette accélération par rapport aux années 2000 (+5 à 6 %), selon les statistiques collectées dans l’Atlas d’En Toute Sécurité. Et l’on recense plus de 1,1 million de foyers connectés, soit un taux d’équipement d’environ 4 % seulement. On est en effet bien loin des proportions relevées dans les pays anglo-saxons où le taux frôle les 20 %. Les perspectives de développement sont donc attrayantes. Il n’en est pas de même sur le créneau des professionnels qui est déjà largement équipé en télésurveillance. C’est évidemment le cas dans les banques, les grandes enseignes de distribution, les grandes entreprises ou les PME à risques élevés (industrie pharmaceutique, énergétique, informatique, etc.) où le taux d’équipement est de 100 %.

Les réticences sont tombées

Les seuls relais de croissance sont les marchés publics et les petits commerces où 70 à 80 % des établissements sont télésurveillés. Il reste en effet encore des musées, des tribunaux ou des hôpitaux à équiper, ce qui devrait intervenir dans les prochaines années, notamment en raison du renforcement général des dispositifs de sécurité en France lié aux attaques terroristes. Quant aux petits commerces, ils sont surtout attentifs à l’ergonomie et à la simplicité des systèmes de télésurveillance, tout comme à des prix attractifs. Comme ces conditions sont aujourd’hui réunies, il est probable que le taux d’équipement va bientôt se rapprocher des 90-100 %. Au total, le taux de croissance moyen sur le segment professionnel se situe aux alentours de 1,5 % par an depuis une décennie et ce rythme ne devrait logiquement pas vraiment s’accélérer.
En raison de ce marché à deux vitesses, le segment résidentiel prend de plus en plus de poids : il représentait seulement 38 % du parc total de raccordements en 2005 pour grimper à 52 % en 2010 et 61 % en 2015. À noter que ces chiffres ne tiennent pas compte des 620 000 raccordements aux services de téléassistance qui concernent des personnes âgées à domicile ou des résidences médicalisées. Les tendances du marché vont encore s’accentuer dans les prochaines années, si bien que le taux d’équipement des ménages pourrait atteindre 10 % avant 2030. De nombreux facteurs poussent désormais les particuliers à signer un contrat de télésurveillance. Les réticences apparues dans les années 1990-2000 sont en effet tombées : le nombre de fausses alarmes est descendu à un niveau très faible, les services offerts se sont professionnalisés grâce à des matériels plus performants et le contenu des contrats est devenu plus clair. En outre, les entreprises opérant sur le métier connexe de l’intervention sur alarme sont nettement plus compétentes que voici une dizaine d’années.

Succès de la télé-vidéosurveillance

Mais le changement principal réside dans l’apparition de la télé-vidéosurveillance : la centrale d’alarme reliée à Internet permet en effet de transmettre des images et non plus seulement de simples signaux d’alarme comme c’était le cas lorsqu’ils transitaient par le classique réseau téléphonique. Une véritable mutation technologique. Aujourd’hui, la levée de doute vidéo est intégrée dans plus de 50 % des nouveaux contrats de télésurveillance signés en 2016. En raison de la baisse du prix des matériels utilisant la technologie IP, la part pourrait progresser à près de 85 % en 2018. En 2016, environ 30 % du parc total d’abonnés en télésurveillance est équipé de levée de doute vidéo. La France est en retard sur ce chapitre par rapport à d’autres pays comme l’Espagne ou la Grande-Bretagne. Dans l’univers des professionnels, la télé-vidéosurveillance permet de nouvelles prestations comme le contrôle à distance des entrées sorties de personnes ou de véhicules (avec lecture automatique des plaques d’immatriculation), des rondes vidéo sur des trajets déterminés à l’intérieur d’un site et plus généralement la levée de doute vidéo. Ce sont surtout les grands sites industriels, commerciaux ou de bureaux qui sont friands de ce type de services. Ils nécessitent une adaptation technique des logiciels implantés dans les PC de télésurveillance, mais la plupart des télésurveilleurs ont franchi le pas. Le changement est encore plus radical pour les particuliers avec le développement de l’autosurveillance : les images peuvent désormais être transmises sur le smartphone ou la tablette de l’occupant de l’habitation. En cas d’alarme, les images peuvent aussi être visionnées par un PC de télésurveillance – mais pas forcément – et une intervention être déclenchée si cela s’avère nécessaire.
Source : En Toute Sécurité
C’est tout le modèle économique des télésurveilleurs qui est ainsi remis en cause. On voit d’ailleurs apparaître de nouveaux acteurs, tels MyFox, racheté en novembre 2016 par Somfy, ou SFR qui a effectué une véritable percée dans l’autosurveillance avec plus de 100 000 raccordements en quatre ans seulement.

Un marché en recomposition

Ces bouleversements technologiques ont entraîné une recomposition du paysage. Plusieurs opérateurs se sont retirés du marché, à l’instar de Gunnebo ou de Siemens qui se sont recentrés sur leur coeur de métier. Auparavant, dans les années 1990, ce sont EDF et Vivendi qui ont cédé leur filiale de télésurveillance, tandis que plusieurs sociétés de surveillance humaine ont fait de même. Parallèlement, de nombreux rachats ont eu lieu. L’américain Stanley a acquis coup sur coup Générale de Protection, ADT France et Niscayah, devenant ainsi le n° 3 de la profession. L’allemand Hager s’est emparé en 2013 de certains actifs d’Artys, un ténor qui était alors en redressement judiciaire. En 2015, c’est au tour de Médiaveil, spécialiste de la télésurveillance résidentielle, d’être repris par le suédois Securitas Direct. Ces quelques exemples montrent que les firmes à capitaux étrangers sont très actives dans l’Hexagone : elles s’octroient ainsi 45 % du marché de la télésurveillance professionnelle et 37 % sur le segment des particuliers. Les sociétés françaises sont néanmoins assez dynamiques, notamment dans le résidentiel où les filiales dédiées des banques et des compagnies d’assurance figurent clairement parmi les leaders. EPS (Crédit Mutuel) est n° 1 du segment avec plus de 340 000 raccordements, Inter Mutuelles Téléassistance se place au 4e rang, Nexecur (Crédit Agricole) au 5e, Protection 24 (BNP Paribas) au 6e, Sepsad (Mondial Assistance) au 8e, Présence Verte (Groupama) au 9e, etc.
Source : En Toute Sécurité
À noter qu’elles privilégient plutôt la croissance organique, car le marché résidentiel est encore très porteur, alors que les télésurveilleurs professionnels effectuent de nombreuses acquisitions de concurrents, car la demande est stagnante. Les rachats intervenus depuis une quinzaine d’années ont provoqué une concentration des acteurs qui étaient jusqu’alors en très grand nombre. En télésurveillance professionnelle, les cinq premiers rassemblent 39 % des raccordements et leur progression est deux fois plus rapide que celle de l’ensemble du marché. Sur le segment résidentiel, le phénomène est encore plus marqué, notamment en raison de la forte dynamique d’EPS et de Verisure- Securitas Direct : les cinq premiers s’octroient 71 % des raccordements et affichent une croissance de +12 % contre +7,8 % pour le marché total. Bien que la tendance reste à la baisse des prix des prestations, cette structuration du marché a contribué à l’amélioration des marges des télésurveilleurs : sur le segment professionnel, on recense 84 % d’entreprises rentables en 2015 – ce qui constitue un score extrêmement brillant – contre une moyenne de 75 % les années précédentes. Dans le résidentiel, 76 % des télésurveilleurs sont rentables, en légère progression par rapport à 2014. Les perspectives sont très différentes selon les segments de marché : si la croissance va plafonner à moins de 2 % par an jusqu’en 2020 dans l’univers du professionnel, elle se situera à plus de 7,5 % dans le résidentiel. Des perspectives alléchantes.